Etude et analyse

Publié le 9 novembre 2023

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Le nombre de terminaux par ménage reste stable. 96% des ménages wallons disposent d’au moins un équipement numérique (ordinateur, tablette ou smartphone). 95% (+1) des ménages wallons ont accès à Internet à leur domicile. Si l’accès WiFi proposé dans les lieux publics est largement utilisé, la visibilité des EPN doit encore être renforcée.

Le nombre de terminaux par ménage reste stable


96% des ménages wallons disposent d’au moins un équipement numérique, que ce soit un ordinateur, une tablette ou un smartphone.

C’est un statu quo par rapport à 2021, même si la répartition des équipements au sein des ménages a légèrement été modifiée.

Avec 92% (+ 2) des ménages équipés, le smartphone reste le terminal numérique le plus présent au sein des ménages wallons, même si sa progression est désormais moins prononcée. Le GSM classique est définitivement abandonné pour les moins de 50 ans, le smartphone atteignant des sommets pour les classes les plus jeunes. Il perd également du terrain auprès des plus de 60 ans qui adoptent de plus en plus le smartphone.

Les autres catégories d’équipements stagnent (ordinateur portable), diminuent légèrement (tablette numérique) ou de manière plus significative (ordinateur fixe).

Ce sont les ménages dont la personne de référence est âgée entre 30 et 59 ans qui sont les plus équipés.

La répartition des ménages wallons selon le type d’équipement présent ne montre pas une évolution parlante par rapport à la situation précédente. Si le smartphone gagne 2 points lorsqu’il est le seul équipement utilisé, les ordinateurs et les tablettes perdent du terrain (nous avons laissé 1% pour la tablette seule alors que le résultat précis est de 0,5%). Pour les autres catégories, les chiffres n’ont pas bougé par rapport à 2021.

Ménages non équipés


La crise sanitaire a entraîné une diminution du nombre de ménages non équipés en terminal numérique par rapport à 2017 (de 8% à 4%). Ce chiffre n’a plus évolué depuis. La réduction de fracture d’accès semble donc freinée, pour diverses raisons.

Interrogés sur la principale raison pour laquelle leur ménage ne dispose pas d’un ordinateur, les répondants énoncent 3 motifs principaux : 

  • pas d’utilité ou pas de besoin particulier (28%).
  • le smartphone suffit (16%)
  • le sentiment d’être trop âgé(e) (10%).

L’âge du chef du ménage et la composition de ce dernier ont un impact important sur le taux d’équipement, alors que le niveau de vie ou le genre importent peu. S’il est évident que ce sont les personnes retraitées qui sont le moins utilisatrices de smartphone, elles le sont également en ce qui concerne l’ordinateur (10% des 60-64 ans et 57% des plus de 65 ans). Trois quarts de ces ménages sont des personnes seules ou des couples d’adultes.

La connexion à Internet au domicile en légère hausse


95% (+1) des ménages wallons ont accès à Internet à leur domicile, que cette connexion soit fixe, mobile ou par satellite.

La qualité de la connexion fixe à Internet au domicile des ménages est jugée “bonne” pour 60% des répondants équipés (+3). Cette qualité est encore estimée “faible” par 9% (-3) des répondants dont la connexion est perturbée régulièrement de coupures et de lenteurs.

Le smartphone est l’équipement le plus connecté à Internet au domicile des ménages wallons, tandis que les ordinateurs fixes ou portables connaissent une légère érosion. La progression la plus significative vient des télévisions connectées (+6), ce qui n’étonne guère étant donné l’adoption massive des plateformes de distribution de contenus de divertissement.

L’évolution des connexions à Internet au domicile des ménages wallons reste tributaire de l’âge de la personne de référence du ménage. Seul le groupe des personnes âgées de 65 ne connaît aucune progression (alors qu’elle enregistrait une augmentation de 7 points entre 2019 et 2021), tandis que les autres classes d’âge progressent, à l’exception des 30 à 44 ans.

La différence de genre au niveau de la personne de référence tend à diminuer, même si elle reste de 4 points (94% des femmes pour 98% des hommes). Enfin, c’est au sein des couples seuls et des ménages constitués d’une seule personne que l’on trouve les ménages les moins connectés.

Les citoyens friands de l’accès à Internet dans les lieux publics


Après les restrictions d’accès aux lieux publics suite à la crise sanitaire, le retour à une situation normale est évident à la lecture des chiffres qui sont en légère hausse pour chacune des différentes modalités de connexion.

34% des citoyens utilisent le WIFI dans les lieux publics.

Les moins de 24 ans sont les plus utilisateurs de WiFi dans une bibliothèque publique et c'est chez les 15-44 ans qu'on trouve le plus d'utilisateurs du WiFi proposé par des commerçants. Jusqu'à 50 ans, chacun a utilisé au moins une fois l'un des accès alors que les plus de 60 ans n'en ont généralement pas utilisé (de 38% des 60-64 ans à 76% des plus de 75 ans).

L’accès à Internet dans les lieux publics est en croissance dans les lieux accueillant en masse leurs visiteurs. Il est donc important de rappeler aux citoyens que le WiFi proposé gracieusement n’est pas nécessairement sécurisé et qu’il est donc primordial de limiter cet accès à de la consultation de sites web et de ne pas remplir de formulaire ni de fournir des données privées. 

Développer l’usage des Espaces Publics Numériques


Les EPN (Espaces Publics Numériques) sont les premiers vecteurs de l’inclusion numérique et œuvrent pour lutter contre la fracture numérique, grâce à une offre d’équipements, d’accès et de formations au numérique. Il en existe actuellement 167 sur l’ensemble de la Région wallonne.

En 2022, 8% de la population wallonne s’est rendue dans un EPN. Et ce pour de diverses raisons :

  • Le visiteur y a trouvé des formations utiles (29%).
  • Pas d’accès au domicile ou sur le smartphone (18%).
  • L’accès à Internet insuffisant ou indisponible au domicile ou sur le smartphone (16%).
  • Besoin d’aide pour certaines manipulations (12%).
  • Permet de rencontrer d’autres personnes (6%).

Le constat de l’Agence du Numérique est qu’il reste une proportion importante de la population wallonne qui ne connaît pas ce dispositif. Ainsi, 44% des personnes interrogées ont déclaré ne pas savoir ce qu’est un EPN et n’ont donc pas utilisé leurs services.

Parmi les raisons les plus souvent évoquées afin d’expliquer la non-visite d’un Espace Public Numérique, on trouve : 

  • pas besoin d’aide pour utiliser Internet (38%),
  • connexions Internet au domicile ou mobile suffisantes (29,5%),
  • absence d’EPN facilement accessible près du domicile (7%).

Interrogés sur l’importance des services proposés par un EPN qu’ils ont fréquentés, les citoyens wallons ont un sentiment plus que positif. Hormis l’utilisation d’équipements plus spécialisés (caméras, imprimantes 3D, …), l’accès à de l’équipement, la présence d’une personne pour les aides et des séances de formation sont parmi les services les plus utiles et s’avèrent indispensables pour près d’un tiers des visiteurs.

Les EPN doivent donc faire l’objet d’une promotion renforcée dans le cadre des communications citoyennes, afin de les faire connaître le plus largement possible.

Pour en savoir plus

À propos de l'auteur.

Olivier Ruol


Agence du Numérique