Etude et analyse

Publié le 20 novembre 2020

Programmes liés : Digital Wallonia 4 Business

Télécharger cette étude

60% des entreprises wallonnes ont maintenu leurs activités, au moins partiellement, pendant la période de confinement imposée par la crise sanitaire du COVID-19. Les premiers éléments d’une enquête menées par l’AdN confirment l’importance du numérique dans le maintien de ces activités voire dans leur développement.

Baromètre Digital Wallonia 2020 de maturité numérique des entreprises wallonnes :

Un complément d'enquête "crise du COVID-19"


Dans le cadre de la préparation du baromètre de maturité numérique 2020 des entreprises wallonnes, l'Agence du Numérique a interrogé en février dernier près de 3000 entreprises wallonnes. Cette enquête s'est clôturée au moment précis où la crise sanitaire du Coronavirus commençait à frapper nos sociétés de plein fouet, et notamment l'économie. Comme dans le reste du monde, les entreprises wallonnes ont été confrontées à un scénario de confinement complètement inédit.

Les technologies numériques ont rapidement et massivement été identifiées comme la seule solution pour permettre aux entreprises, comme à tous les autres secteurs de la société, non seulement d'assurer la poursuite de leurs activités, mais aussi, pour beaucoup d'entre elles, de les réorganiser de manière significative.

Mesurer spécifiquement l'impact de la crise sanitaire


L'AdN a donc décidé de réaliser une seconde série d'observations auprès des entreprises wallonnes pour mesurer les évolutions et décisions induites par la crise sanitaire dans le domaine des technologies numériques. Dans le courant du mois de juin, l'AdN a ainsi recontacté les entreprises ayant participé à la première enquête afin de comprendre comment elles ont pu traverser la crise et quelles en ont été les conséquences sur leur transformation numérique.

Près de 1300 entreprises ont accepté de participer à cette seconde enquête. Pour rappel, les baromètres de maturité numérique de l'AdN couvre de manière statistique l'ensemble des 270.000 entreprises wallonnes, en ce compris les indépendants.

L'analyse détaillée de ces résultats sera publiée ultérieurement dans le cadre du baromètre de maturité numérique 2020, l'AdN a souhaité partager d'ores et déjà quelques observations clés susceptibles d'éclairer les travaux des groupe de travail mis en oeuvre par le Gouvernement Wallon dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie, singulièrement quant à l'importance du numérique dans les 3 phases prévues (l'urgence, la relance et le redéploiement).

Entre arrêt et augmentation, l'évolution des activités des entreprises


Les premières informations générales issues de l'enquête spécifique à la gestion de la crise du Coronavirus par nos entreprises sont les suivantes :

  • 40% ont dû cesser leurs activités.
  • 29% ont poursuivi des activités réduites ou fortement réduits.
  • 26% ont poursuivi des activité normales ou faiblement réduites.
  • 5% ont vu leurs activités augmenter.

Au total, 60% des entreprises ont donc maintenu une activité durant le confinement.

Les secteurs les plus touchés par la fermeture sont :

  • l'horeca (88%),
  • les garages (74%).

A l'inverse, les secteurs au sein desquels ont trouve le plus d'entreprises ayant augmenté leurs activités sont :

  • la distribution (10%),
  • l'agriculture (8%).

Des activités maintenues mais souvent modifiées


Pour les entreprises ayant poursuivi une activité (60% des entreprises), la nature des productions ou des services a souvent été modifiée :

  • par l'arrêt de certaines productions (14%),
  • par l’introduction de produits nouveaux (3%),
  • par la mise en place de services nouveaux ou significativement modifiés (8%).

Ces derniers concernent particulièrement les secteurs de l'immobilier, des garages, du commerce ou du  numérique.

Nouvelles pratiques de travail

Toujours parmi les entreprises restées opérationnelles, les modalités de travail ont souvent été modifiées :

  • 17% ont introduit ou renforcé le télétravail (40% dans les entreprises employant 10 personnes ou plus),
  • 14% ont adapté les horaires (20% dans les 10+),
  • 7% ont restructuré leurs équipes de travail (15% dans les 10+),
  • 26% ont utilisé de façon systématique les outils de collaboration en ligne (Teams, Zoom, Skype, ...), tandis que 12% l'on fait de manière occasionnelle (respectivement 40% et 17% dans les 10+).

Ces évolutions dans les modalités de travail et le recours aux applications numériques concernent toutes les tailles d'entreprises, mais se renforcent encore avec l'augmentation du personnel occupé. Elles sont également légèrement plus importantes pour les entreprises actives dans le "Business to Business", sans pour autant exclure les autres secteurs.

18% des entreprises indiquent leur volonté de maintenir structurellement les possibilités élargies de télétravail.

Vente en ligne

Le confinement a évidemment accéléré le recours à l'e-commerce.

Au niveau de la Wallonie, l'AdN constate que la vente en ligne a été introduite ou renforcée dans 5% des entreprises restées ouvertes, principalement dans le secteur de l'Horeca (46%). De même, les modalités de livraison ont été modifiées par 4% des entreprises ouvertes, notamment dans la distribution, l'industrie, le commerce ou le numérique.

Enfin, de nouveaux moyens de paiement ont été adoptés par 3% des entreprises actives, particulièrement dans les secteurs de la culture et des médias, et des transports.

La maturité numérique, clé de la réussite


Interrogés sur les facteurs les plus déterminants pour permettre à leur entreprise d'adapter leurs activités à la crise, les dirigeants identifient en premier lieu les compétences disponibles en interne pour développer ces adaptations (52% de toutes le entreprises).

Ils soulignent également les facteurs suivants :

  • une connectivité performante pour les télé-travailleurs (19% des entreprises),
  • la digitalisation préalable des processus (12%),
  • la présence d'une vitrine Web (12%).

20% des entreprises restées en activité estiment avoir introduit des innovations au niveau de leurs produits ou services, tandis que 26% considèrent que la crise leur aura permis une meilleure utilisation des outils numériques par le personnel.

Parmi les 40% d'entreprises fermées, les dirigeants considèrent également que cette crise les a amenés à davantage s'informer ou à se former en matière de numérique. D'aucun considèrent qu'une présence accrue du numérique aurait peut-être (7%) voire certainement (2%) permis de conserver un certain volume d'activité pendant la crise.

Une connectivité plus performante et plus accessible


Pour affronter et surmonter cette crise, de nombreuses entreprises en appellent à différentes aides, notamment en matière de connectivité. Les entreprises attendent particulièrement :

  • une réduction des coûts des connectivités fixes et mobiles (22% de toutes les entreprises),
  • un accès plus large à une connectivité fixe (13%) ou mobile (8%) à très haut débit.

Malgré les difficultés, l'optimisme reste le plus souvent de mise


Pour terminer ce complément d'enquête, l'AdN a aussi demandé quel pronostic font les entrepreneurs quant à la santé de leur entreprise à moyen terme, que celle-ci ait dû fermer ou non pendant la crise. Il est rassurant de constater que l'optimisme domine largement même si 12% se disent "plutôt pessimistes" et 4% sont même "très pessimistes". Le graphique qui suit détaille cette opinion selon les secteurs.

Pronostic des entrepreneurs pour la santé de l'entreprise à moyen terme selon les secteurs

Pronostic des entrepreneurs pour la santé de l'entreprise à moyen terme selon les secteurs

Pour en savoir plus

À propos de l'auteur.

Hélène Raimond


Agence du Numérique