iQrypto. Une puce électronique qui génère des codes aléatoires

Pour sécuriser les communications sur Internet, nous sommes amenés à utiliser des mots de passe et des codes. iQrypto a développé une technologie pour produire des codes chiffrés totalement aléatoires extrêmement sécurisés grâce à... une pluie d’électrons. Découvrez le portrait d'iQrypto dans le cadre de la vitrine Digital Excellence de Digital Wallonia.

Portée par le programme Digital Excellence de Digital Wallonia, la vitrine Digital Excellence met en évidence les pépites wallonnes les plus prometteuses, en termes de développement ou d’utilisation du numérique. Elle permet de valoriser les bonnes pratiques des entreprises wallonnes et d’en inspirer d'autres.

Rien ne prédestinait l’Italien Alessandro Brunetti à créer une entreprise en Belgique. Pour réaliser sa première entreprise, il s’était implanté outre-Manche. "J’ai réalisé ma thèse de doctorat d'ingénieur électronicien en Angleterre à l’Université de Oxford et début 2020, j’ai été accepté dans leur programme d’incubation. J’y suis parti la première semaine du mois de mars, puis ...". Le Covid-19 a bousculé ses plans. Pressentant que le confinement initié dans son pays natal, l'Italie, allait s'étendre à toute l’Europe, il prend alors la décision de rentrer en Belgique.

Le confinement fut propice à la réflexion pour Alessandro Brunetti. En 2021, alors que le monde commence à rouvrir ses frontières, il décroche un projet d’accompagnement ESA BIC au sein de l’incubateur de l’Agence Spatiale Européenne et lance sa propre entreprise, iQrypto.

C’est grâce au coup de pouce financier de l’Agence Spatiale européenne qu’a débuté le projet iQrypto en 2021. "Nous développons des puces électroniques destinées à la génération de chiffres aléatoires !" précise Alessandro Brunetti. "Habituellement, les ordinateurs exécutent de manière extrêmement efficace des codes chiffrés qui sont prévisibles. Par contre, les ordinateurs ne sont pas très performants lorsqu’il s’agit de produire des éléments qui ont un caractère aléatoire. C’est pourtant nécessaire et important à l’heure actuelle", affirme Alessandro Brunetti.

Lorsque nous nous connectons sur un compte en ligne, par exemple un site Web, nous sommes de plus en plus souvent confrontés au système de double authentification : en plus du mot de passe, il faut entrer un code reçu par SMS ou e-mail. "La tendance dans le futur est d’avoir moins de mots de passe et des codes chiffrés plus longs". Mais pour que ces codes chiffrés soient parfaitement sécurisés, il faut qu’ils soient imprévisibles.

"Pour générer ces codes, nous utilisons des particules quantiques, que nous pourrions décrire comme une pluie d’électrons. Nous construisons dans une puce compacte un générateur de code qui peut être facilement intégré dans un dispositif mobile comme un smartphone. Nous nous servons de technologies microélectroniques existantes auxquelles nous intégrons des concepts innovants".

Là où iQrypto se démarque de ses concurrents, c’est que ces derniers utilisent généralement des photons pour produire ces nombres aléatoires.

Le projet d’iQrypto est de développer tout de A à Z : depuis la puce électronique, jusqu’au logiciel.

Afin de pouvoir commercialiser son projet, Alessandro Brunetti est toujours à la recherche d’investisseurs et de futurs clients. "Nous nous tournons vers de grands groupes internationaux actifs dans la fabrication de smartphones, la construction de voitures, les communications satellitaires… Nous nous adressons à tout système de communication".

Le CEO d’iQrypto est particulièrement heureux d’avoir implanté son entreprise en Wallonie : "Nous avons obtenu un véritable soutien de la Wallonie au travers le WSL qui aide les techno-entrepreneurs depuis le stade initial d'une simple idée. Sans leur accompagnement, nous n’aurions pas pu développer notre technologie".

Alessandro Brunetti souligne la qualité de la politique wallonne envers les entreprises innovantes : "Actuellement, les politiques de soutien s'inscrivent dans la foulée des innovation technologiques. C'est déjà un point très positif. L'étape suivante est d'anticiper ces innovations !"