Du 1 au 5 février dernier s’est tenue la première Startup Week Europe, une initiative visant à stimuler l’entrepreneuriat en s’appuyant sur les différentes régions d’Europe. Plus de 300 événements étaient organisés au cours de la semaine dans 200 villes de 40 pays.
En Wallonie, Digital Wallonia était à l’initiative d’une session d’information "lancer et développer sa startup" co-organisée avec beSPACE et M4KE.IT, avec le soutien de CoWallonia, le réseau des espaces de coworking wallons.
Plus de 120 personnes ont assisté à cet événement organisé au Coworking Namur. Digital Wallonia vous propose un retour sur différents conseils pratiques échangés par les entrepreneurs invités à cette occasion.
Témoignages et retours d'expérience de startups
Sliden'joy
[profiles type="single" slug="slidenjoy" display="link"]Sliden'joy[/profiles], la startup carolo qui propose un système d’écran pliable permettant à l’utilisateur d’ajouter un à deux écrans supplémentaires à son ordinateur, était représentée par Laurent Wéry, un de ses trois co-fondateurs. Celui-ci est revenu sur l'expérience de la startup en matière de financement participatif via la plateforme américaine Kickstarter.
Le lancement de leur prototype via la plateforme de crowdfunding s'est révélé être un véritable succès. Au-delà du record belge de levée de fonds (600.000 euros), la startup a bénéficié d'un important coup de projecteur. Cela lui a notamment ouvert les portes de la presse internationale et des blogs spécialisés et a suscité la création d'une "communauté d'enthousiastes" venant des quatre coins du monde autour du produit.
Cette approche "globale", un produit ou un service est directement lancé à l'échelle mondiale, est selon Laurent Wéry un des éléments essentiels de la réussite de Sliden'joy. Parmi les autres conseils à retenir :
- peaufiner sa stratégie d’entreprise à chaque stade de développement économique de la startup,
- confronter ses idées avec d’autres entrepreneurs,
- exploiter le plein potentiel des plateformes de financement participatif telles que KickStarter, MyMicroInvest ou KissKissBankBank pour confronter immédiatement son produit aux retours d’utilisateurs.
App&Web
Christophe Fruytier, serial entrepreneur, est venu présenter à la communauté tout le chemin parcouru depuis le lancement de sa première startup. En 2011, il se lance comme indépendant avec un premier projet d'entreprise dans le domaine de l'horeca. Ce sera un échec. Fort de cette expérience, dont il tire beaucoup d'enseignements et une volonté de changer les mentalités au sujet de l’échec en Wallonie, il crée un an plus tard [profiles type="single" slug="app-web" display="link"]App & Web[/profiles], startup spécialisée dans la différentiation digitale par l'innovation, via notamment deux laboratoires ([profiles type="single" slug="tuzzit" display="link"]TUZZit[/profiles] et [profiles type="single" slug="teasio" display="link"]Teasio[/profiles]).
Christophe Fruytier est revenu sur les raisons de son premier échec. Selon lui, la technologie n’est qu’un moyen pour soutenir le concept. Le porteur de projet doit répondre aux besoins des utilisateurs en leur proposant un outil simple et adapté, les chances de succès sont alors plus importantes. L'entrepreneur est adepte du principe KISS (Keep it simple, stupid).Il recommande aussi aux startups de tester leur concept en le lançant le plus rapidement possible sur le marché. Ainsi, elles seront en mesure de collecter les premiers retours d’utilisateurs leur permettant d’améliorer le produit ou le service proposé.
Enfin, le dernier conseil de Christophe Fruytier a porté sur l’idée de ne pas entreprendre seul. En ce sens, le fondateur d'App & Web a souligné l'importance qu’a joué (et joue encore) l’accompagnement fourni notamment par WSL dans la création et le développement de sa startup. Herbert Hansen, le coach qui l’accompagne au sein de WSL pouvant être assimilé à un “co-fondateur” de l’entreprise, tant son implication dans le projet est forte. Selon Christophe Fruytier, l’approche co-créative et la combinaison de compétences font partie intégrante des conditions du succès d'une entreprise et particulièrement d'une startup.
Tale Me
Entrepreneuse engagée, Anna Balez a fondé Tale Me, une PME spécialisée dans la location de vêtements pour enfants de 0 à 4 ans et pour femmes enceintes.
Anna Balez a avant tout créé Tale Me pour pouvoir mettre sur le marché des vêtements fabriqués dans les meilleures conditions possibles, où les couturières ont un vrai salaire et les tissus utilisés sont fabriqués en Europe et pour la plupart à partir de fibres cultivées de façon biologique. Deux ans d'existence à peine et, pourtant, la société fondée par la jeune entrepreneuse est en pleine expansion.
La clé de ce succès? Il réside avant tout pour Anna Balez dans la relation que la société entretient avec ses clients. Chez Tale Me, ceux-ci sont "bichonnés" et sa fondatrice met un point d'honneur à être contact permanent avec eux en vue de recueillir un maximum de feedbacks et d'impressions lui permettant d'améliorer continuellement le service proposé.
Quid de la concurrence? Faut-il tout faire pour s'en protéger, y compris en investigant des moyens liés à la protection intellectuelle? Pour Anna Balez, tout dépend du produit ou du service qui est fourni. Dans le cas de Tale Me, difficile de bloquer les nombreux projets émergeant sur le même modèle que le sien. La solution, pour l'entrepreneuse, est dès lors de toujours se réserver “un coup d'avance” et d'innover sans cesse - que ce soit sur la forme ou le fond- pour se démarquer des concurrents.
Womer
Profil relativement atypique dans le milieu des startupers, Alaric Bouvy est issu de l'École Royale Militaire, où il a suivi une formation d'officier. Lui aussi a témoigné de l'importance de l'accompagnement dans la création de sa startup, Womer (Word of Mouth Booster), une application mobile qui rapproche les commerçants de qualité et les clients à la recherche de bonnes adresses près de chez eux via un système de partage de bonnes adresses de commerçants locaux en échange de points permettant de bénéficier d'avantages.
C'est en effet le coaching fourni par M4KE.IT en matière de méthode lean startup et de prototypage, qui lui a permis de concrétiser son idée de business.
Ses conseils aux jeunes entrepreneurs? Prendre des risques, oser même sans diplôme, sans background IT ou commercial… L'entrepreneuriat ne s'apprend pas (qu')à l'école!
Enfin, Alaric Bouvy a rappelé qu'il est primordial pour un porteur de projet de bien s'entourer dès le départ et de se faire accompagner tout au long du cycle de vie de l'entreprise. L'accompagnement est primordial pour challenger le business model ou encore la proposition de valeur de la startup. Mais il doit s'inscrire dans une logique de bienveillance et de neutralité. Cela ne doit devenir à aucun moment une contrainte pour l'entrepreneur.
Stratégie numérique de la Wallonie. Quelles mesures pour les startups wallonnes?
En Wallonie, le poids du secteur du numérique dans l'économie reste insuffisant. Il ne capte que 10% de la valeur ajoutée totale numérique produite en Belgique et représente un poids trop faible dans l'économie wallonne (1,4 % du PIB contre 2,6 % du PIB en Flandre). En outre, trois autres constats noircissent le tableau: une représentation trop importante du secteur des services et du conseil, une taille médiane trop petite (moins de 1% de grandes entreprises) et une propension trop faible à exporter (seulement 42%).
C'est notamment pour faire face à ces faiblesses et soutenir le développement numérique des entreprises wallonnes qu'une Stratégie numérique pour la Wallonie a été mise sur pied par le Gouvernement régional. Plus de 500 millions d'euros seront mobilisés sur quatre ans pour la mise en place d'actions tournant autour de cinq axes de déploiement: secteur numérique, économie par le numérique, services publics, territoire connecté et intelligent, compétences et emploi.
Cette stratégie numérique s'intègre dans la dynamique transversale du Plan Marshall 4.0 dont l'un des axes vise à soutenir l'innovation numérique et in fine l'économie numérique wallonne, à la fois en développant une industrie numérique productrice de biens et services numériques, ainsi qu'en favorisant l'intégration du numérique au service de la croissance et de la compétitivité des entreprises.
Un Fonds pour les startups wallonnes
Parmi les mesures déjà prêtes dans le cadre de la stratégie numérique pour la Wallonie, figure le nouveau Fonds du numérique pour financer l'émergence et la croissance des startups wallonnes.
Inauguré ce mardi 23 février, W.IN.G. by Digital Wallonia (Wallonia Innovation and Growth) est doté de 50 millions d'euros sur cinq ans. Il a pour objectif d'investir dans les startups numériques innovantes offrant de réelles perspectives de développement sur le marché et un fort potentiel de croissance. Deux startups ([profiles type="single" slug="neveo" display="link"]Neveo[/profiles] et [profiles type="single" slug="listminut" display="link"]Listminut[/profiles]) sont les premières à bénéficier de financement à hauteur respectivement de 250.000 et 100.000 euros. Le fonds fonctionne en mode agile avec un processus de soumission de projets flexible et réactif et un comité d'investissement constitué de représentants du monde privé et connaissant parfaitement les besoins des startups en matière de levée de fonds.
http://fr.slideshare.net/agencedunumerique/lancement-du-fonds-wing