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Publié le 25 juin 2025

Programmes liés : Industrie du futur

Entre transition écologique, défis réglementaires et opportunités numériques, le secteur de la chimie en Wallonie et à Bruxelles entame une profonde transformation. Tour d’horizon.

Tour d’horizon


La chimie "verte" vise à réduire ou éliminer l’usage et la production de substances dangereuses, dans une logique de développement durable. La chimie "blanche", quant à elle, repose sur des matières premières d’origine biologique comme le colza, le maïs ou la betterave. En Wallonie, ces deux approches s’inscrivent dans un secteur historiquement bien implanté, mais aujourd’hui mis à l’épreuve par le contexte géopolitique, la crise énergétique et des exigences réglementaires croissantes.

Marc Tilmant, Advisor chez Essenscia, précise : " En 2024, on observe un ralentissement de l’activité avec une baisse du chiffre d’affaires, un recul des exportations et un tassement de l’emploi dans la chimie et la plasturgie. " Si la biopharma reste un moteur de croissance, les entreprises chimiques, petites ou grandes, doivent faire face à une pression accrue, notamment liées et des exigences réglementaires croissantes.
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Un secteur contrasté face à la transformation numérique


Historiquement habitué à l’automatisation pour des raisons de sécurité, le secteur de la chimie voit aujourd’hui la transition numérique dépasser largement ces aspects. " Beaucoup d’entreprises sont encore très dépendantes du papier pour le suivi opérationnel. ", explique Thierry Cartage, consultant pour Plastiwin. La gestion intégrée des données, la communication entre services (production, maintenance, qualité) ou encore l’exploitation des ERP sont souvent fragmentées, notamment dans les PME.

Julie Brughmans, responsable de la transition numérique chez Greenwin, ajoute : " Il y a un vrai besoin d’optimisation des procédures. Beaucoup d’outils existent, mais ils ne sont pas utilisés à leur plein potentiel. On voit aussi un intérêt croissant pour l’intelligence artificielle, mais sans toujours comprendre comment l’implémenter efficacement. "

Le projet Chimérique 2


Récemment clôturé, ce projet a permis de structurer l’accompagnement de ces entreprises via des diagnostics, des guides pratiques et des bootcamps.

L’objectif ? Identifier des "quick wins" numériques concrets, souvent sous la forme de preuves de concept. Un exemple frappant est celui d’un producteur de gaz liquéfiés qui, grâce à une simple tablette, a pu digitaliser ses tournées d’inspection et éviter un arrêt d’urgence grâce à une meilleure lecture des données.

Former pour transformer

La transition numérique est aussi une question de compétences. Marc Tilmant insiste : " Toutes les fonctions sont concernées, de l’opérateur à la direction. " Chez Essenscia, des groupes de travail échangent désormais sur les meilleures pratiques pour anticiper les besoins en formation et adapter les profils. Ce travail de fond est essentiel pour faire de la digitalisation un véritable levier de compétitivité.

Grâce à Chimérique 2, une cartographie des besoins numériques a été réalisée et des outils concrets (guides de rédaction de cahiers des charges, matrices de compétences, listes de prestataires) ont été mis à disposition des entreprises.

Un vrai coup de pouce pour un secteur qui, malgré les obstacles, veut continuer à innover.

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