Dans le cadre de la mission exploratoire pour les entreprises wallonnes au CES 2016 à Las Vegas, Digital Wallonia propose un suivi ciblé sur les thèmes de l’Internet des Objets, de la réalité augmentée et virtuelle, des smartcities et du Smart Home
Article réalisé en collaboration avec Infohightech.
09/01/2016. Smart Home et Smart City
Le Smart Home et la Smart City sont au cœur de la problématique des usagers et des villes qui devront gérer l’énergie et les nouveaux services associés dans les foyers et les entreprises. Le CES n’a pas manqué de présenter une multitude de solutions pour mieux gérer son habitation. Mais très peu de sociétés ont présenté des solutions liées à la ville intelligente.
Energy as a Service
A l’image du Cloud Computing, le français Engie (anciennement GDF-Suez) a présenté en partenariat avec la société américaine ASM (Advanced Microgrid Solutions), sa solution baptisée Hybrid-Electric Buildings. Il s’agit de systèmes de batteries dans des bâtiments ciblés pour lesquels les énergéticiens ont besoin d’une alternative au réseau électrique. Ainsi, AMS fait migrer l’alimentation de toute une flotte de bâtiments vers des batteries afin de soulager le réseau électrique. Et les propriétaires d’immeubles sont rémunérés pour cette action. Selon AMS, les fournisseurs d’énergie peuvent bénéficier d’une baisse des coûts de cette énergie et d’une plus grande fiabilité en réduisant jusqu’à 25%, les pics de demande en électricité.
De son côté, Engie Cofely a initié un partenariat avec Partening Robotics, une start-up française qui a créé le Diya One, un robot interactif d’inspiration neuronale qui optimise l’environnement intérieur des bâtiments en termes de qualité d’air et de gestion énergétique. Il apprend et interagit avec son environnement et propose toute une série de services pour les immeubles de bureaux comme la purification de l’air, la gestion automatisée de l’éclairage et de la température par détection de présence, et l’optimisation programmée des consommations d’énergie.
Un radiateur qui chauffe gratuitement
Dans le domaine du Smart Home et de la Smart City, la société française Qarnot représente la symbiose entre ces 2 mondes. Elle a en effet créé des ordinateurs, les Q.Rad, dont les 3 carte-mères servent de source de chaleur. On peut ainsi chauffer des logements grâce à la chaleur émise par ces cartes informatiques dans ces radiateurs qui sont reliés par fibres optiques à des entreprises qui sous-traitent ainsi de la puissance de calcul. Plusieurs logements sociaux parisiens en bénéficient et la ville de Bordeaux en France semble très intéressée. De plus, un ensemble de services a été rajouté dans ce produit qui peut chauffer entre 150 et 300 m2.
Un très grand nombre de capteurs sont maintenant disponibles (température, CO2, humidité, bruit, pression…). Vous disposez de solutions de communication WiFi, Bluetooth, Ethernet, USB, EnOcean pour de l’automatisation du foyer, sans oublier de la recharge sans fil Qi, de la détection de mouvements…. Un excellent produit à suivre de très près et que les pays nordiques adoptent progressivement. La seule question à se poser est de savoir ce qu’il se passe pendant l’Eté. La réponse de Qarnot est dans ce cas, de réduire l’usage à une seule carte-mère dans le Q.Rad et d’en abaisser également la fréquence.
Terminons ce dernier tour d’horizon avec un peu de science-fiction grâce au robot FURo-i Home de la société sud-coréenne FutureRobot. Ce dernier assure de multiples services dans le foyer en contrôlant tous les appareils et gère la sécurité, la surveillance médicale, le divertissement et la téléprésence via une tablette connectée à un système de communication sans fil tel qu’un box Internet en Wi-Fi. Sur le stand de l’entreprise, le robot était même relié à Watson d’IBM.
08/01/2016. Réalité virtuelle et réalité augmentée
Si la réalité virtuelle fait le buzz actuellement, il faut bien avouer que sa "cousine", la réalité augmentée n’est pas en reste et attire de nombreux investisseurs tels que Google, Microsoft, la 21st Century Fox, Facebook, HTC, Sony…. Et le plus intéressant est que selon Tim Merel, directeur général de Digi-Capital, une société d’études spécialisée dans ce secteur, l’industrie de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée va générer un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars d’ici 2020.
A titre d’exemple, Google a annoncé le 8 Janvier 2016, un accord avec Lenovo pour un smartphone doté de la réalité augmentée 3D connu sous le nom de Project Tango.
A l’occasion du CES 2016, plusieurs autres produits ont attiré l’intérêt du public. Parmi ceux-ci, la société HumanEyes Technologies a présenté Vuze, la 1ère caméra 3D VR au monde pour le grand public avec une vision sur 360°. Elle est associée avec un logiciel dédié conçu pour créer du contenu immersif auprès du plus grand nombre. L’appareil combine des technologies de capture 2D et 3D grâce à 8 caméras Full HD dans un boitier au facteur de forme "pointer/capturer" (point/shoot) facile à utiliser. Elle s’utilise à l’image d’une perche à selfie et vous pourrez capturer jusqu’à 1 heure de vidéo. La Vuze est contrôlée par une application iOS ou Android. Prix : 899 dollars.
Les lunettes AR les plus avancées
Chez Osterhout dans laquelle a investi justement la 21st Century Fox, la société a présenté ses lunettes R7 au prix conséquent : 2750 dollars. Destiné aux clients professionnels, ce produit est l’un des plus puissants du marché. Il fonctionne avec le processeur Snapdragon 805 de Qualcomm sous le système d’exploitation personnalisé ReticleOS. Il est rempli de capteurs (accéléromètre, gyroscope, magnétomètre, altitude, humidité). Ses écrans stéréoscopiques à transparence affichent des informations en 16/9 et en 720p. La qualité des images visibles dans le champ de vision de l’utilisateur est étonnante.
La station de jeu en réalité virtuelle
Quittons ce monde professionnel pour revenir à celui du divertissement, avec l’Omni de la société Virtuix. C’est une plate-forme physique pour de la réalité virtuelle active qui permet d’effectuer des mouvements naturels à 360° dans des jeux et des applications dans cet environnement. En fait, l’utilisateur debout est harnaché par des sangles dans un support soutenu par 3 bras en forme d’arceaux. Et le joueur qui porte un casque VR de toute origine (Rift, Vive, Gear VR, Cardboard), marche une surface concave à friction faible, fruit de 4 années de recherche. Proposée à 699 dollars, vous allez pouvoir jouer avec n’importe quel jeu sur PC ou sur mobile qui fait appel à une manette.
On peut déjà imaginer ce type de produits dans des salles de sport, des centres d’entraînement ou même chez soi, pour jouer ou se former.
Quand le suivi de l'œil est intégré aux ordinateurs
Enfin, le suédois Tobii, connu pour sa technologie de suivi oculaire, a profité du CES pour présenter l’intégration de sa technologie dans les ordinateurs portables de MSI qui devraient être commercialisés sous peu. La solution est associée à des jeux de chez Ubisoft, partenaire de l’opération. L’intégration de cette technologie apporte aux joueurs, des expériences plus réalistes et immersives. Elle évite aussi aux claustrophobes de porter un casque et le mal au cœur souvent associé à l’usage de la réalité virtuelle.
07/01/2016. Notre vie numérique
Le CES est la vitrine de notre future vie numérique: réalité virtuelle, drones, produits modulaires, santé numérique, …
Drones et Mobilité
Commençons ce tour d’horizon rapide avec une surprenante solution pour éviter les embouteillages dans les villes. Non, ce n'est pas une voiture autonome, mais bien un drone/hélicoptère pour une personne, le 184 AAV du constructeur chinois Ehang. Il devrait être commercialisé aux USA cette année entre 200.000 et 300.000 dollars. 100% électrique, doté de 4 paires d'hélices aux extrémités de ses bras et pesant 200 kg, il pourra transporter une charge de 100 kilos maximum et voler pendant 23 minutes à une hauteur recommandée de 300 à 500 mètres.
Si cela semble bien trop peu pour un usage professionnel, le fabricant assure qu'il n'y a pas besoin de formation pour le piloter et qu'il est négociation avec les autorités américaines pour son agrément. Le plus étonnant est que le 184 AA est presque autonome. Après avoir établi le plan de vol, le passager n'a besoin que de 2 commandes: décollage et atterrissage.
Le monde des drones est donc en pleine effervescence. Selon la CTA (Consumer Technology Association), 2 millions de vols de drones auront lieu par jour d'ici 2020, créant plus de 100.000 emplois au cours des 10 prochaines années. Ce marché est prometteur grâce à des services comme les livraisons, la surveillance ou encore l’agriculture. Les drones sont aussi de plus en plus légers.
Le meilleur exemple est le Micro Drone 3.0 de la société anglaise Extremefliers. Il pèse 55 grammes, vole à une vitesse de 70 km/h à plus de 150 mètres. Il dispose de capteurs intelligents qui maintiennent sa caméra HD 720p en position pour des prises de vue parfaites. Et pour le contrôler, une application sur smartphone suffit.
On soulignera également la présence de la société wallonne Fleye dont le drone a déjà suscité beaucoup d'attention.
Le monde en petits morceaux
La modularité est aujourd'hui un concept majeur. Ainsi, la société Nexpaq propose aux utilisateurs d’améliorer facilement les capacités de leur smartphone tout simplement en le glissant dans un nouveau boitier. Il est équipé d’une batterie de 1000 mAh, qui pourrait augmenter la durée de vie de la batterie du smartphone de 30 à 60 minutes (selon le téléphone et les modules installés), et de six emplacements pour des add-ons. Il existe actuellement 12 différents modules disponibles, que les utilisateurs peuvent utiliser pour installer un haut-parleur amplifié, une lampe de poche LED, un pointeur laser, un alcootest, des packs de batterie supplémentaires, et des raccourcis clavier qui peuvent être affectés à différentes fonctions de smartphone.
Il y a aussi quelques options de stockage disponibles : lecteur de carte SD, lecteur flash USB ou module de sauvegarde de 64 Go. Enfin, un ensemble de capteurs peuvent aussi être ajoutés : pour mesurer la qualité de l'air, la température ou l'humidité.
On notera également la montre intelligente modulaire de la société anglaise Blocks, basée sur des modules. Un concept très intéressant pour ce monde axé de plus en plus sur la durabilité des produits
Réalité virtuelle
Côté logiciel, pour tous ceux qui veulent se lancer dans le monde de la réalité virtuelle, la société israélienne Lumus a présenté un kit de développement, le DK-50, pour créer immédiatement des applications couplant monde réel et monde virtuel.
L'ensemble comprend des lunettes avec deux caméras stéréo et une unité de mesure inertielle (IMU) afin que les développeurs d’applications accèdent à de la cartographie et du suivi en temps réel. Les lunettes ne font pas que projeter des images superposées dans le champ de vision de l’utilisateur, mais proposent un large champ de vision par transparence (40 degrés), une vision binoculaire et à haute résolution. Un SDK avec une application Android permettra de transformer tout smartphone en télécommande, de mettre en place une interface de type "souris" et de développer des applications pour lunettes intelligentes.
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06/01/2016. Internet of Things
Où est la sécurité ?
Lors de la première journée du CES de Las Vegas, l'IoT (Internet of Things) a fait figure de vedette sur de nombreux stands. Pourtant, un aspect de l'IoT semble rester en retrait : la sécurité. Peu de solutions spécifiquement liées à la sécurité de cet Internet de Objets sont disponibles. Ainsi, une seule entreprise a véritablement communiqué sur ce sujet: la société américaine PFP Cybersecurity. Sa solution de nouvelle génération, baptisée P3Scan, fait appel à des capteurs qui fonctionnent sur le courant alternatif ou continu, et détectent les interférences électromagnétiques.
PFP Cybersecurity fournit une solution de sécurité des terminaux basée sur la physique de la prochaine génération de capteurs AC, DC et EMI. En utilisant des moniteurs de l'IoT, d'apprentissage automatique et d'analyse de données, PFP détecte de minuscules anomalies dans la consommation électrique des appareils. Ce qui peut correspondre à une attaque d'un pirate informatique. Ainsi, les utilisateurs sont alertés au plus tôt. L'intérêt majeur est que cela peut s'appliquer à la surveillance des ordinateurs, des caméras dans les chambres d'enfants, des avions commerciaux, etc.
L'IoT sans codage
Depuis quelque temps, on parle de plus en plus de l'IFTTT (If This Then That), c'est-à-dire un outil d'automatisation de tâches sur le Web, mettant en relation différents canaux couramment utilisés sur Internet. Il permet de générer une action sur un canal en fonction d'un "élément déclencheur" défini sur un autre canal. Exemple : "si une photo est partagée sur Facebook (If This), alors elle est archivée sur Dropbox (Then That)".
C'est dans cette logique qu'une entreprise anglaise a présenté WiFithing, une plateforme pour l'Internet des Objets "sans programmation". Elle permet à "n'importe qui" de connecter des appareils intelligents. Il s'agit d'une solution Open Source qui permet donc à chacun de paramétrer des relations, simples ou complexes, entre des appareils intelligents, son foyer et son environnement professionnel. WiFithing peut contrôler n'importe quel type de capteurs et surveiller tout appareil électronique sans écrire une ligne de code.
Encryptée de manière sécurisée, la solution propose 50 applications pré-écrites comme par exemple: lancer le chauffage dans une zone précise, ouvrir des portes ou compter le nombre de visiteurs dans un lieu. La mise en œuvre d'un appareil WiFithing crée automatiquement un site Internet personnalisé pour chaque utilisateur, qui va pouvoir simplement récupérer ces applications préexistantes afin d'en faire des combinaisons intelligentes.
On épinglera enfin la société Gooee qui a lancé une passerelle IoT professionnelle, multi-protocoles, capable de connecter des appareils lumineux et des capteurs via sa plateforme Cloud. Développée pour intégrer des caractéristiques technologiques comme un système d'exploitation intégré dans le Cloud, la passerelle supporte de multiples protocoles de communication, comme Zigbee, Bluetooth, Ethernet, le WiFi, ou encore le port Série. Elle peut ainsi fournir un maximum d'options d'interopérabilité avec d'autres services sur site ou hébergés en mode Cloud.
Comme il n'existe pas de véritable Hub pour l'IoT ou encore une passerelle susceptible de fournir la connectivité nécessaire pour que son écosystème d'éclairage atteigne son plein potentiel, Gooee a conçu sa propre plateforme pour offrir une fiabilité, une connectivité et une interopérabilité accrues. Elle est la première plateforme opérationnelle qui connecte les fabricants de lumière à l'IoT.