Les enseignants doivent être au coeur du développement du numérique à l’école. Le baromètre 2018 « Education & Numérique » a mesuré leur niveau d’équipement personnel, mais aussi leur perception par rapport à leurs compétences numériques et aux e niveau d’équipements et d’usages numériques des établissements scolaires et des enseignants
Equipements numériques des enseignants
Acteurs incontournables de la transformation numérique de l’école, les enseignants travaillant en Wallonie et à Bruxelles sont globalement très bien équipés à titre personnel puisque 98% d’entre eux disposent d’un ordinateur ou d’une tablette. Ils sont aussi 78% à posséder un smartphone et 96% à utiliser Internet au moins chaque semaine, voire chaque jour pour la plupart. Ces taux sont meilleurs, en Wallonie, comparés à ceux observés fin 2016 pour les citoyens de cette région ayant suivi des études supérieures.

Compétences numériques des enseignants
Toutefois, lorsque les enseignants doivent apprécier leur sentiment de compétence face au numérique, ils sont seulement 36% à estimer avoir de bonnes connaissances au niveau technique, 57% disent “se débrouiller” et 7% avancent n’avoir aucune connaissance.
Au niveau des compétences techno-pédagogiques, les taux correspondants sont de 29%, 57% et 14%. En cohérence avec les observations précédentes concernant les formations organisées ou recommandées par les établissements, 72% des professeurs reconnaissent avoir reçu au moins une formation à des aspects techniques du numérique, soit au cours de leurs études supérieures, soit au cours de formations continuées, soit encore en autodidacte en ayant spontanément suivi des formations ou des tutoriels en ligne.
Ce taux n’est que de 54% pour ce qui est des usages pédagogiques du numérique et de 17% pour ce qui relève de la programmation et du codage. 23% des enseignants déclarent n’avoir jamais suivi aucune formation au numérique, quel qu’en soit le sujet ou le vecteur.

Perception du numérique par les enseignants
Or, l’étude montre qu’en croisant les facteurs susceptibles de déterminer les enseignants à exploiter le numérique en classe, le sentiment de compétence numérique du professeur vient immédiatement après le fait de disposer de l’équipement nécessaire au sein de sa classe. L’importance des usages personnels du numérique, s’il est un facteur positivement corrélé avec le sentiment de compétence numérique et le niveau des usages lors de la préparation des cours, est par contre d’une influence moins déterminante sur les usages en classe.

L’opinion des enseignants sur les bénéfices attendus et observés du numérique en éducation est d’autant plus favorable que les enseignants ont une expérience pratique de cet usage. Tous soulignent les possibilités plus larges de diversification des pratiques pédagogiques et d’intégration de ressources variées. Ils soulignent aussi les effets bénéfiques sur le développement des compétences numériques chez les élèves et sur la meilleure compréhension des matières.

Par contre, si le numérique permet de faire gagner du temps en classe, il n’en est pas de même en préparation. D’aucuns regrettent aussi que le numérique ne contribue pas ou trop peu au développement de l’esprit critique et ils n’ont pas observé que les apprentissages se soient révélés plus durables. Une majorité estime que le numérique ne contribue pas à diminuer le nombre d’élèves en échec. En Wallonie, où les mêmes questions avaient été posées en 2013, on note clairement une progression des avis favorables sur tous les bénéfices du numérique proposés.
Défis du numérique pour l'école
Directions et enseignants ont été invités à identifier les défis qui se posent pour le déploiement du numérique dans les écoles de nos régions.
La formation des enseignants est le premier point cité par les directions et le second par les enseignants eux-mêmes, confirmant là l’importance perçue par la communauté scolaire de ce challenge pour le développement de la maturité numérique du corps enseignant, et partant, des exploitations pédagogiques du numérique.

Au rang des questions techniques, le manque de ressources humaines pour gérer les équipements techniques est pointé en premier par les chefs d’établissement. Le besoin de personnes-ressources techniques, mais aussi techno-pédagogiques est également relevé par les enseignants.
La nécessité d’augmenter l’équipement informatique dans les écoles est, pour les professeurs, le point le plus crucial. Il est perçu comme un peu moins critique pour les directions. La nécessité d’augmenter le nombre de terminaux est la plus ressentie, suivie par le besoin d’équipements de projection, interactifs ou non, et enfin par la nécessité de disposer d’un accès internet de qualité suffisante dans les classes.
Directions et enseignants relèvent aussi le besoin d’applications et de ressources numériques bien adaptées aux exploitations pédagogiques dont la construction et le partage doivent être encouragés.
Au rang des préoccupations moins attendues, de nombreux chefs d’établissement regrettent que trop d’enseignants semblent peu motivés et peu impliqués par l’intégration du numérique, tandis que nombre de professeurs réclament de “ne pas tout centrer sur le numérique”.