Agriculture du Futur. Ferme de la Bourgade

Dans le cadre du programme Agriculture du Futur de la stratégie numérique de la Wallonie, Digital Wallonia, l'Agence du Numérique en collaboration avec le Groupe Rossel est allée à la rencontre des agriculteurs qui ont investi dans l'utilisation des technologies de pointe pour améliorer leur quotidien.

Dans un monde en perpétuelle évolution, l’intégration des nouvelles technologies dans une exploitation agricole peut constituer un important levier de croissance. La Ferme de la Bourgade, à Heure, l’a bien compris et entend tirer parti du potentiel des réseaux sociaux pour attirer une nouvelle clientèle.

La ferme de la Bourgade, à Heure, entre Durbuy et Marche-en-Famenne est une exploitation familiale depuis trois générations. Cette ferme " en carré " typique de la région Condroz-Famenne s’inscrit dans une nouvelle dynamique sous l’impulsion du couple Jean-Marie et Suzanne Leboutte.

Certifiée bio depuis 2018, la ferme gère un troupeau de 300 vaches de la race " Bleue Mixte " nourries presque exclusivement de l’herbe des pâtures autour de la ferme, à laquelle s’ajoutent quelques compléments céréaliers locaux en hiver. L’une des particularités de La Bourgade réside dans l’importante diversification des activités.

En effet, à côté de la vente des produits fermiers tels que la viande et les produits laitiers, le lieu propose un "golffermier" , une idée que Suzanne a fait germer en s’inspirant du concept du "boerengolf" très populaire aux Pays-Bas dont elle est originaire. L’idée ? Permettre la pratique du golf dans un cadre bucolique, au milieu des cultures et du bétail.

L’offre de La Bourgade s’étend également à des gîtes, un restaurant-brasserie et même un drive-in, calqué sur le modèle de chaînes de restauration rapide, où les clients peuvent emporter des hamburgers faits maison ! En plein confinement, cette idée est apparue lorsque les Fast Foods ont obtenu l’autorisation de rouvrir leurs guichets de menus à emporter.

L’autre spécificité de La Bourgade, c’est son impressionnante présence en ligne. Sur le site web de la ferme ou sur les réseaux sociaux, Suzanne Leboutte gère sa communauté de clients en adoptant tous les codes de la communication numérique : " Depuis 2012, nous avons investi dans notre présence en ligne parce que nous étions convaincus d’y trouver un moyen abordable de fidéliser notre clientèle existante, et surtout en toucher de nouveaux. La démarche a commencé avec un site web et s’est rapidement enrichie de formulaires en ligne pour les réservations et d’une présence accrue sur Facebook. "

Pari réussi ? Suzanne Leboutte se montre catégorique : " Nous ne pourrions plus nous en passer aujourd’hui ! Si par exemple j’arrête d’alimenter nos réseaux sociaux pendant plus d’une semaine, on constate immédiatement une baisse de fréquentation. "

Le succès d’une présence sur les réseaux sociaux n’est pas garanti pour autant. Dans ce domaine comme tant d’autres, l’improvisation n’a pas sa place. Suzanne Leboutte a d’ailleurs suivi des formations et s’est accompagnée d’experts (graphistes, informaticiens) pour adapter sa présence en ligne à ses besoins spécifiques. Elle précise sa stratégie : "Je publie moi-même les messages sur Facebook, avec une moyenne de trois posts par semaine. J’essaie de trouver un bon équilibre entre du contenu pour présenter la ferme, des annonces de nouveautés, des promotions, etc., afin de maintenir de bonnes interactions avec nos clients. J’ai également lié les publications qui sont directement partagées sur Instagram. Néanmoins, les réseaux sociaux ne sont pas suffisants. D’après moi, ils doivent être combinés à un site web de qualité et une présence sur les moteurs de recherche comme Google. D’expérience, je constate que la nouvelle clientèle attirée par Facebook effectue également ses recherches sur Google pour valider leur première impression."  

La Bourgade a également automatisé l’envoi des questionnaires de satisfaction aux visiteurs des gîtes et a mis en place un suivi régulier des avis publiés sur Google. "Après chaque séjour au gîte, le client reçoit par courrier électronique une invitation à remplir un questionnaire de satisfaction et laisser un avis sur Google. De notre côté, nous sommes notifiés dès que sont publiés de nouveaux avis ou de nouvelles photos. Ces retours d’expérience nous sont très utiles pour ajuster certains détails et satisfaire les clients."

Suzanne Leboutte gère seule le versant numérique de sa ferme. Non seulement elle anime la page Facebook, mais c’est également elle qui assure le suivi des formulaires de réservation et la mise à jour des pages du site web, grâce à une structure et des accès très simples qui ne nécessitent pas l’intervention d’une aide extérieure. Si un certain budget a été investi, notamment pour la création du site web (architecture du site et identité graphique), le montant initial a été très rapidement amorti. En revanche, en ce qui concerne les réseaux sociaux, il n’a pas été jugé opportun de solliciter des professionnels du secteur, car le tarif demandé (environ 2.500 euros par mois) a été jugé trop élevé par rapport aux retombées potentielles.

Et comme le numérique évolue constamment, les formulaires de réservation ainsi que le site internet seront prochainement revus de fond en comble, pour offrir une " expérience client" optimale.

A l’avenir, Suzanne Leboutte attend beaucoup du développement d’une plateforme de réservation commune à l’échelle de la Région wallonne, susceptible de promouvoir le tourisme local. " Si tout le monde adopte la même plateforme, l’outil s’avèrera très intéressant pour nos e-shops et nos formulaires de réservation. Il pourrait ainsi nous soulager dans l’exécution des tâches quotidiennes. J’en rêve… " conclut-elle.

Pour rappel, ce programme a pour ambition d'accélérer l'adoption et le déploiement du numérique au sein du secteur agricole wallon afin d’améliorer les pratiques agricoles, d’optimiser la production, de renouer avec le consommateur et développer ses activités commerciales.