Dans le cadre du programme Smart Région de Digital Wallonia, le Smart City Institute (SCI) a développé un modèle pour évaluer la maturité Smart City des territoires : le Smart City Maturity Model (SCMM). Son objectif est de guider et accompagner les acteurs impliqués dans les dynamiques Smart City au sein d’un territoire donné.

Ce modèle a été développé en collaboration avec l’Agence du Numérique, le SPW EER, FuturoCité, Multitel, ainsi que des communes et référents opérationnels Smart Région.

Au-delà de la technologie, l’importance du management


Bien que la technologie soit l’aspect le plus souvent ancré dans les mentalités pour caractériser la Smart City, les aspects managériaux font eux aussi partie des enjeux clés de la transformation territoriale. C’est pourquoi le SCI aborde ce modèle sous cet angle.

Ce modèle repose sur la définition d’une Smart City (SC), ou un territoire durable et  intelligent comme :

  • un écosystème de parties prenantes (gouvernements, citoyens, entreprises multinationales et locales, associations, ONG, universités, institutions internationales, etc.),
  • sur un territoire donné,
  • engagé dans un processus de transition durable (l’objectif est donc d’assurer la croissance et la prospérité économique, le bien-être social et le respect des ressources naturelles sur ce territoire),
  • tout en utilisant les technologies (technologies digitales, ingénierie, technologies hybrides) comme facilitateur ; pour atteindre ces objectifs de durabilité et mener à bien les actions qui y sont liées.

Guider et accompagner


Le Smart City Maturity Model (SCMM), ou Modèle de Maturité Smart City, a pour objectif de guider et d’accompagner toute personne désireuse d’entreprendre ou de faire évoluer une dynamique Smart City au sein d’un territoire donné.

Afin d’objectiver l’évaluation de la maturité Smart City d’un territoire, sept domaines essentiels ont été identifiés.

  1. Gouvernance.
  2. Organisation et ressources humaines.
  3. Planification et mise en oeuvre.
  4. Monitoring et évaluation.
  5. Données et technologies.
  6. Innovation.
  7. Durabilité et résilience.

Ces domaines sont eux-mêmes subdivisés en composantes, chacune évaluée grâce à une échelle de maturité comprenant cinq niveaux : le niveau 1 représentant le niveau le plus faible et le niveau 5 le plus élevé.

Toutefois, certaines composantes sont parfois évaluées au travers de trois niveaux de maturité (faible, intermédiaire et élevé) pour permettre de nuancer plus facilement le positionnement entre les différents niveaux.

Lorsque ce modèle fait référence à un territoire, ce dernier est envisagé comme une zone géographique sur laquelle différents acteurs sont actifs, ont des influences et des impacts (ex. une commune, une province, une région, des institutions (para)publiques, des entreprises privées, des universités/centres de recherche…).

Ce modèle est particulièrement pertinent pour alimenter des réflexions au niveau des villes et communes. Néanmoins, il a été construit afin qu’il soit également adapté, dans la mesure du possible, pour nourrir des considérations à d’autres échelles territoriales.

Les 7 domaines de maturité


Tableau interactif des 7 domaine de maturité.

Note explicative

Gouvernance

La gouvernance fait appel aux processus de coordination de la société et à un pilotage de celle-ci vers des objectifs collectifs. Ce domaine a été décomposé en quatre composantes :

  • le soutien politique,
  • la transparence,
  • la dynamique d’acteurs,
  • l’adhésion citoyenne.

Organisation et ressources humaines

En ce qui concerne les ressources humaines, l’objectif est de vérifier si la démarche Smart City est initiée et opérée par des personnes ressources compétentes : un leader et une équipe multidisciplinaire qui permettront d’assurer sa planification, sa mise en œuvre, ainsi que son suivi.

En matière d’organisation, il faudra observer si l’entité concernée souhaite mettre en place une culture d’apprentissage favorisant une amélioration constante de l’expertise des personnes impliquées dans la démarche Smart City.

Enfin, il faut déterminer si une approche transversale est adoptée pour l’enrichissement et le partage d’expertise nécessaires à la mise en place de la démarche et des projets Smart City.

Planification et mise en oeuvre

La planification et la mise en œuvre d’une démarche Smart City peuvent être observées au travers de quatre composantes :

  • le contexte,
  • la stratégie,
  • la mise en œuvre,
  • la communication.

Monitoring et évaluation

Le monitoring et l’évaluation permettent de mesurer la performance d’une initiative Smart City et d’en améliorer la gestion.

Dans cette optique, quatre composantes ont été identifiées :

  • la sélection d’indicateurs,
  • la collecte des données,
  • l’analyse et la synthèse des données récoltées,
  • la mise en place de comités.

Données et technologies

Les données et les technologies agissent comme facilitatrices dans l’établissement d’une démarche Smart City.

Ce domaine a été décomposé en quatre composantes : 

  • la gestion des données,
  • l’ouverture des données,
  • l’interopérabilité,
  • la cybersécurité.

Innovation

L’innovation est un élément inhérent à une démarche Smart City. En effet, dans un contexte de territoire engagé dans une démarche de transition durable et intelligente, les scientifiques et praticiens considèrent l’innovation comme pouvant contribuer à l’amélioration de la qualité des services publics. Elle peut également augmenter la capacité des entités territoriales à résoudre des problèmes dans la gestion de défis sociétaux.

Afin de structurer l'évaluation de l’innovation au sein d’un territoire impliqué dans une dynamique Smart City, les initiatives durables et intelligentes d’un territoire sont organisées en quatre catégories d’innovation qu’elles impliquent :

  • technologique,
  • organisationnelle,
  • collaborative,
  • conceptuelle.

Durabilité et résilience

De plus en plus d’acteurs s’accordent à dire que l’objectif ultime de la transition Smart City est d’atteindre des objectifs de durabilité et d’améliorer la qualité de vie sur le territoire.

Les Nations Unies se sont alignées sur 17 Objectifs de Développement Durable (ODD). Ceux-ci indiquent la marche à suivre pour construire un avenir plus durable pour tous d’ici 2030 en répondant à des problématiques mondiales telles que la pauvreté, les inégalités ou la dégradation de l’environnement.

Dans le cadre du SCMM, la Triple Bottom Line (TBL) est exploitée. Il s’agit d’un référentiel qui permet de diagnostiquer la durabilité en évaluant les actions entreprises selon trois axes : 

  • l’économie pour promouvoir la prospérité,
  • la société pour mettre en avant le bien-être social,
  • l’environnement pour agir sur l’empreinte écologique.

Pour en savoir plus

À propos de l'auteur.

Isabelle Rawart


Agence du Numérique